L’histoire du cuisinier qui se prenait pour son plat !
Il était une fois, un cuisinier qui passait des heures à préparer des plats merveilleux.
Lorsque son plat était jugé comme bon par ses convives, le cuisinier qui s’identifiait à ce plat éprouvait alors un sentiment de joie, de fierté : « mon plat est délicieux, je le suis tout autant ! »
Lorsque son plat était jugé comme médiocre ou même mauvais, alors un sentiment de honte, de gêne, de tristesse l’envahissait. Dernière cette tristesse, se cachait la notion de « mon plat est médiocre, je le suis tout autant ! »
Alors pour éviter ces émotions douloureuses, le cuisinier décida de suivre les conseils de tous ses maîtres en la matière : changer un ingrédient, une technique, ou encore une durée de cuisson, pour rendre ce plat meilleur…
Son intention était alors, derrière cette modification de la recette, de se changer lui-même « j’améliore mon plat pour m’améliorer. Si il est meilleur, je serais meilleur…car aujourd’hui je ne suis pas bon».
Au détour d’un voyage, un vieux cuisinier en retraite (mi cuisinier, mi philosophe) lui suggère alors de ne considérer son plat pour ce qu’il est, juste un plat, ni plus ni moins. Il lui propose aussi de prendre conscience qu’il est le cuisinier qui tient la casserole au bout de son bras, sans s’identifier à son plat, sans se prendre pour son plat.
Alors, lorsque le plat est bon, il est le cuisinier qui a fait le plat. Lorsque le plat est moins bon, il n’est que le cuisinier qui a fait le plat. Pas le plat lui-même, jugé mauvais.
Ainsi avec paix, calme et discernement, le cuisinier peut alors sans s’identifier à ce plat, choisir les bonnes modifications de recette pour faire un plat meilleur sans être (mal) guidé (mené par le bout du nez) par cette subtile auto-agression : « c’est moi que je dois changer, c’est ma bonté qui est en jeu ».
Alors je souhaite que cette année 2014, dans la rencontre que vous ferez avec la pleine conscience, soit un moment de prise de recul ou vous percevrez par votre pratique que vous n’êtes pas vos pensées mais simplement la conscience qui permet aux pensées d’exister. Ainsi nous pourrons accueillir ce qui est et poser les bonnes actions dans nos vies, avec paix, calme et discernement et nous considérer avec douceur et bienveillance.
Emmanuel FAURE
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